Transition² / How to/ Partie2 : Interactivité
ce tuto a été ecrit suite a une bonne galère de mise en place de l’installation due a un environnement conducteur, ce qui pose problème lorsque l’interactivité de l’installation repose sur la conductivité électrique comme le permet la makeymakey.
La partie 1 de cette article présentait la conception de l’installation,
la partie 2 est axée sur la technique utilisée pour l’interactivité
Le résultat de l’installation en video est visible ici
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Ce tutoriel décrit principalement l’installation d’un dispositif interactif pour l’installation « transition2 » mis en place pour les nuits sonores. Vous trouverez facilement sur internet comment installer et utiliser une makeymakey ou bien même comment la flasher pour changer ses réglages et mappages de touches à la manière d’un contrôleur midi. Ce sont les imprévus que nous décrivons ici.
Transition2 @ Nuits sonores 2013 ( Usine Brossette )
« Transition2″est une installation où les festivaliers sont invités à participer. Au plafond, 
une myriade de fils tendus, des projecteurs visant les murs. Sur l’un d’entre eux, des panneaux à toucher de la main, de façon à activer les paramétrages visuels composés à base de couleurs, de rythmes et de formes géométriques. Pour quelques instants, le festivalier devient donc acteur du festival, provoquant à lui seul l’habillage entier d’un espace praticable. Une exploration innovante du numérique, dans la ville qui accueille chaque année la Fête des Lumières.
la mise en place:
L’ installation interactive consiste en une interface en coffrage bois de 6m sur 2m50 représentant un contrôleur midi simplifié.
La carte makeymakey, basé sur une puce arduino, est préprogrammée pour permettre d’utiliser n’importe quel corps conducteur comme un bouton, il suffit donc de fermer le circuit pour que le bouton ou la commande soit activée.
Nous avons donc dessiné une interface, rappelant les motifs d’un circuit électrique, appelée « motherboard »,
ce dessin a ensuite été reproduit à la défonceuse sur 5 plaques d’OSB afin de faciliter le transport et les manipulation du boitier sur place.
le mur a été percé pour accueillir la structure permettant de tenir les plaques d’osb.
Cet interface composée de 14 petites plaques métalliques ( correspondant à ABCDEFGH sur un clavier QWERTY) et 2 grandes, (correspondant à la terre, pour fermer le circuit), ainsi en touchant une petite et une grande plaque, le circuit est fermé par le corps humain qui sert de transfert conducteur (la makeymakey transmet autour d’un micro Ampère donc pas de risque d’électrocution etc…)
Ces plaques étaient chacune reliées aux ports de la carte makeymakey (chaque carte comporte environ 14 ports + terre, donc nous avons mappé les lettres du clavier de A à P).
Nous avons fabriqué une petite boite, contenant la carte et encore utilisé l’interface rj45 pour faciliter le plug de l’interface et ainsi gagner du temps pendant l’avancée du chantier. (et aussi afin de pouvoir débrancher le contrôleur plus facilement, en cas de problème.)
(sucre + pince a sertir..)
Notre régie vidéo se trouvant à 30m de l’interface nous avons utilisé 2 câbles réseau contenant chacun 8 fils de couleurs pour relier l’interface à notre macbook.
Ensuite nous avons simplement attribués des effets ou boucles paramétriques quartz aux commande de l’interface dans notre logiciel de live video (Resolume Arena, en l’occurrence). Le public est donc devenu Vj à notre place pendant 3 soirées.
les débuts de galère/ le mur conducteur
Après avoir testé à la maison , tout semblait (trop) bien fonctionné, vu la simplicité du système , rien d’étonnant.
Seulement 3 éléments n’ont pas été pris en compte :
-La météo du mois d’avril avec ses averses constantes a nettement augmenté l’humidité ambiante dans les vieilles usines Brossette. Une fuite dans le toit à la verticale de l’interface a imbibée la partie gauche de l’interface…
-Le mur en mâchefer est composé de métal, de vieux galets, et surtout , rempli d’humidité par la toiture qui n’est plus vraiment isolante.
-Les parasites électriques, vibratoires, et acoustiques générés par 3 scènes techno et 50.000 lumen de vp aux alentours… (les câbles rj45 couraient sur un container frigorifique).
Lors des premiers test , la carte a réagi de manière positive. Méfiant de nature, j’ai vérifié régulièrement son état… Lors de la fermeture du coffret en bois , les premiers signes de parasites se sont manifestés. Après avoir fait une trentaine d’aller retour entre l’interface et la régie où se trouve l’ordinateur, nous avons relié l’interface à l’outil d’édition de texte en police 57, pour permettre de la tester de loin.
Quelques journées a regarder mon ordinateur écrire tout seul les lettres de A à P a rendu le chantier nettement plus stressant..
Le problème principale venait de l’humidité du mur, à chaque courant d air, l’humidité balayait l’intérieur de l’interface et le vent commandait lui-même l’installation (COOL, mais c’était pas le but…). A chaque démontage l’interface marchait , et à chaque fermeture, il se remettait à être conscient de lui-même.
isoler les problèmes
j ai donc branché mon mac directement à l’interface pour réaliser que le problème venait de l’interface , et non des parasites du container ou des Vp… (la démarche d’un SAV recherchant une panne consiste à isoler chaque élément et le tester seul dans un environnement fonctionnel pour identifier la zone problématique.) A distance ou en contact direct, « motherboard » restait incontrôlable.
Paramétrer Arduino / isoler les plaques.
Nous avons donc essayé plusieurs solutions , les tests, positifs la journée, montraient toujours des parasites chaque soir, à la tombée de la nuit le mur se mettait à « transpirer » (sous l’effet de la pression atmosphérique changeante?), il fallait donc à chaque nouvelle solution, attendre la nuit, pour valider les tests.
La carte permet, via son interface programmé pour arduino de modifier son mappage (lettre A peut commander la flèche ou ce que vous voulez du clavier) mais également sa sensibilité au toucher.
Ça n’a pas suffit. L’éventail de réglage de sensibilité n’étant pas assez grand.
A 4 jours de l’événement, motherboard était toujours un mini-skynet et aucune solution logiciel ne nous a aidé, nous donc décidé d’isoler les plaques de métal du boitier en bois puisque celui-ci était devenu partiellement conducteur, une plaque de forex (pvc) a été glissé entre le bois et la plaque métallique pour isoler le « bouton » du boitier, mais les faux contact subsistait sur quelques plaques malgré ça. Après avoir tous démonter pour tous tester désolidarisé du mur, nous en avons déduit que le mur… était conducteur !.
isoler la connectique
La dernière partie de l’installation qui était encore non isolé dans le boitier et donc en contact avec le mur (via l’humidité de l’air !) a donc été mis dans 2 boitier de dérivation. Nous avons ensuite fait la dernière partie des tests, consistant à se comporter comme des milliers de participant aux nuits sonores, se jetant dessus comme si c’était indestructible. Si ça résiste à l’eau et au vent. ça résiste a tous.
Pour finir, notre installation nécessitait le pilotage de 4 vp simultanement, nous avons utilisé une carte triple head matrox dont les drivers n’ont jamais vraiment voulu s’entendre avec Mac os X mountain Lion (ni windows 8 d’ailleurs..) , au dernier moment nous avons du utiliser 2 macbook au lieu d’un pour sortir sur 4 vp, cela a necessité de brancher 2 cartes makey makey au lieu d’une et de répliquer le signal des cables rj45 venant de l’interface, en clone sur la 2e.
Les cartes se parasitaient entre elles jusqu’a que nous trouvions la solution : une seule terre doit etre brancher sur l’une des cartes!
il est donc possible d’utiliser un seul signal d’origine pour l’envoyer vers 2 cartes sur 2 ordinateur, permettant donc a une manipulation de provoquer 2 actions. (en ce qui concerne notre installation, le meme live ARENA tournait sur les 2 macbook , les mapping de touches et effets etaient donc les memes.
Verdict / » IT’S ALIIIVE » (oui, mais contrôlable !! )
Nous avons fini par faire marcher l’interface de manière optimale 2 jours avant l’évènement (on était donc large), usant nos nerfs, mais putain ça fait plaisir quand ça marche !
